Georges Dukson le :" lion du 17ème"
Georges Dukson était un africain âgé de 22 ans en 1944 .
Son père, ancien combattant de la Grande Guerre, est instituteur au Gabon. Georges s'est engagé dans l'Armée française en 1939; nommé sergent, il rejoint la France et participe à la campagne de 1940 .
Il est fait prisonnier et est envoyé en Allemagne .
Il parvient à s’évader en 1943 avec un camarade et rejoint Paris .
Son camarade lui propose un poste de chauffeur-livreur dans son établissement .
Cependant pour plaire à une jeune fille il commet quelques délits et est renvoyé .
L’homme s’installe dans un hôtel du quartier des Batignolles et vie de quelques trafics .
Le 19 août 1944, les F.F.I du 17ème arrondissement s'emparent de la mairie. L'insurrection parisienne a débuté.
Georges Dukson propose immédiatement ses services et ses connaissances d'ancien sergent de l'Armée française.
Blessé au bras par une balle de fusil, il ne peut plus utiliser son revolver ... Il continuera le combat à la grenade .
Sa chemise blanche largement échancrée sur la poitrine, le pantalon retroussé et les pieds nus lui vaudront le surnom de "Lion du 17ème".
C'est vrai qu'il se bat comme un vrai lion dans les rues de Paris.
Georges Duskon aura à son tableau de chasse :
- plusieurs camions récupérés
- de nombreux allemands tués .
Il est nommé adjudant puis sous lieutenant des FFI .
Georges a fait un pari. Il sera du défilé de la victoire. Il veut sa photo dans les journaux !
Il y parviendra .
Le voici filmé dans sa tenue de Lion du 17ème au départ du cortège du général de Gaulle qui démarre, place de l'Etoile, sa descente triomphale des Champs Elysées le 26 août.
Il semble même faire le service d'ordre ...
Il est à quelques mètres du général de Gaulle, des généraux Koenig et Leclerc, d'Alexandre Parodi ou de Georges Bidault... Georges Dukson a réussi son pari fou ! Sa photo s'étale dans tous les journaux. Il devient une célébrité dans son quartier, on lui demande des autographes ...
Dans les jours qui suivent la libération, profitant du désordre qui règne dans les rues de la Capitale, le Lion du 17ème, qui a gardé son groupe de combattants, s'empare d'un ancien garage allemand, rue de Constantinople, et se met à en revendre tout le stock au marché noir.
Dans un Paris qui manque de tout les affaires vont bon train.
Le stock épuisé, l'équipe de Georges se lance dans des perquisitions illégales, vols et autres abus de confiance.
Il tient "table ouverte" dans un bar de la rue de Chéroy.
Tout à un temps. Les autorités F.F.I sont alertées et décident de mettre un terme aux activités de la "bande". Georges est arrêté et conduit au Mont Valérien pour y être incarcéré. Profitant d'un ralentissement sur la route, il tente de s'enfuir mais est stoppé net par une rafale de mitraillette qui lui brise la jambe.
Georges Dukson décèdera pendant l'opération chirurgicale qu'il subit à l'hôpital Marmottan.
Source :
http://www.liberation-de-paris.gilles-primout.fr/edukson.htm